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Oscar Tabarez, le Maestro qui a redonné ses lettres de noblesse à la Celeste

Sophie 2018-07-06 14:34:02 评论

À la tête de l’Uruguay depuis 2006, le sélectionneur le plus expérimenté de ce Mondial est unanimement respecté dans son pays.

Béquille à la main, la voix tremblante, Oscar Tabarez vit les derniers instants du match entre l’Uruguay et le Portugal avec une passion qui ne l’a jamais quitté depuis sa prise de fonction en 2006. Atteint du Syndrome de Guillain-Barré depuis plusieurs mois, maladie qui touche et paralyse les extrémités du corps humain, l’entraîneur de 71 ans n’aurait voulu pour rien au monde passer la main lors de cette Coupe du Monde qu’il considère comme l’objectif ultime de sa vie. Malgré son infirmité de plus en plus prononcée, l’ancien défenseur garde une influence remarquable sur ses joueurs, qui ont tous adhéré à ses préceptes et sa philosophie depuis maintenant douze ans.

Quatre ans de réflexion pour ramener l’Uruguay au sommet

Cette adhésion a eu pour fondations la Coupe du Monde 2010 et la Copa America 2011. Loin d’être favorite en Afrique du Sud, la Celeste réussit un parcours bluffant avec un joueur charismatique, Diego Forlan, auteur de cinq buts, terminant quatrième après sa défaite en petite finale face à l’Allemagne (2-3). C’est lors de ce tournoi que Tabarez va se constituer un socle de joueurs de confiance, entre de vieux briscards comme Diego Perez, Arevalo Rios, Diego Lugano, et une nouvelle génération montante, incarnée par le sulfureux Luis Suarez qui s’était fait remarqué lors de ce Mondial par sa main salvatrice sur sa ligne de but contre le Ghana en quart de finale. Ces bonnes dispositions vont être confirmées dès l’année suivante par le succès lors de la Copa America organisée en Argentine. Vainqueur du pays hôte aux tirs au but en quart de finale, l’Uruguay s’est ouvert la voie pour sa 15e victoire continentale en battant facilement le Paraguay en finale (3-0).

Si le pays qui compte seulement quatre millions d’habitants a bénéficié ces dernières années d’excellentes générations, Oscar Tabarez au lendemain de sa dernière expérience en club, à Boca Juniors, a réfléchi aux maux profonds qui touchent la sélection uruguayenne, sur un déclin considérable depuis 1990, date de son dernier huitième de finale disputé en Italie. Absent du Mondial 2006, en Allemagne, le natif de Montevideo décide de mettre les mains dans le cambouis pour redresser cette équipe au point mort. Il l'a expliqué dans sa conférence de presse avant d'affronter les Saoudiens. "Durant les trois ou quatre années sabbatiques que j’ai connues dans ma carrière, j’ai beaucoup réfléchi aux causes du déclin de l’Uruguay, et à la façon dont on pouvait à nouveau intégrer le pays dans le football moderne, malgré ses caractéristiques démographiques et un nombre de licenciés beaucoup plus faible par rapport aux autres puissances. Et, modestement, nous y sommes parvenus…"

L’art de défendre

La Coupe du Monde à moitié ratée au Brésil (huitième de finale, éliminée par la Colombie) n’a pas ébranlé la confiance désormais bien établie entre le sélectionneur, la Fédération et les joueurs. Quand ce petit monde se retrouve lors des rendez-vous internationaux, le cadre et le confort sont bien là, presque comme une famille qui se revoit pour les fêtes de fin d’année. L’alchimie est aussi idyllique en-dehors que sur le terrain où les automatismes sont conséquents. Cela commence par le système de jeu, dans un immuable 4-4-2 qui a fait ses preuves. Dans l’animation, les deux attaquants, à savoir Edinson Cavani et Luis Suarez, sont la clé. Premiers à effectuer le pressing, ils possèdent malgré le schéma très organisé une certaine liberté dans le jeu. Ce paradoxe est renforcé par leur aisance sur le terrain, à l’image du premier but inscrit face au Portugal. Le une-deux entre les deux numéros 9 a permis d’admirer leur science du déplacement à travers la défense adverse.

Pourtant ce qui caractérise bien cette sélection c’est son assise défensive et son sens du sacrifice. Nouvelle preuve ? La tête à ras-de-terre de Lucas Torreira dans ses 20 mètres pour chiper la balle à un attaquant portugais. Un état d’esprit inculqué chez les jeunes qui montent dans cette Celeste, une réussite qui démontre l’empreinte et la mainmise de Tabarez sur ce groupe. Pour résumer ce qu’inculque de manière générale cet entraîneur, il faut se pencher sur le but victorieux de Gimenez face à l’Égypte, dans les ultimes instants de ce match. Une vidéo a beaucoup tourné en Uruguay, avec une joie immense de petits écoliers ravis de voir Muslera et les siens l’emporter. À sa manière, l’expérimenté technicien, lui-même ancien professeur, a raconté cet épisode. "Je n’ai pas vu cette vidéo en tant qu’ancien professeur, mais en tant que personnalité issue du monde du football. C’est un symbole de ce que signifie le football ici. Lors des années suivant l’introduction de ce sport par les Anglais, nous étions une puissance footballistique (…) Quand ces enfants voient l’Uruguay gagner avec un but à la dernière minute, ce qui est quasiment une religion, puisque c’est la façon de gagner qui nous plaît le plus, ils se sont tous mis à courir. En voyant cela, je me suis dit qu’ils n’oublieront jamais ce moment."

Porteur de la fameuse "garra charrua", cet état d'esprit ancestral qui consiste à rejeter en bloc la défaite, Oscar Tabarez est bien le reflet de cette équipe et encore plus de cette société uruguayenne : combative à 100% dans son ADN mais aussi humble quand il s'agit d'avoir du recul sur soi et plus généralement dans la vie. Après une longue traversée du désert, la Celeste est bien redevenue une référence sur le continent sud-américain et désormais respectée à l'échelle planétaire. La plus belle des victoires sans doute pour le Maestro, qui se dirige vers la retraite après cette nouvelle épopée.

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