Kennet Andersson (Suède): "Pour faire un bon Mondial, le talent ne suffit pas"
Sophie 2018-06-27 14:39:02 评论
Avant la rencontre Suède-Mexique, Goal s'est entretenu avec Kennet Andersson, l'une des légendes du foot suédois et acteur majeur du Mondial '94.
La Suède joue ce mercredi son avenir en Coupe du Monde. Contre le Mexique, l'équipe de Janne Andersson doit impérativement s'imposer pour franchir le cap des poules. La mission s'annonce rude face à des Aztèques en pleine bourre, mais les joueurs scandinaves y croient. Et c'est aussi le cas des anciens représentants de cette sélection, comme un certain Kennet Andersson.
Membre de l'équipe suédoise qui s'est illustrée lors du Mondial 1994 en atteignant le stade des demi-finales, Andersson est bien placé pour parler de ses successeurs sous le maillot jaune et bleu, des attentes qui pèsent sur eux et aussi de la différence qui existe avec l'ancienne génération. Dans cet entretien, celui qui est connu en France pour avoir évolué à Caen au LOSC nous parle donc de sa sélection et des ingrédients qui permettraient à celle-ci de prolonger d'un ou plusieurs matches son parcours en Russie.
Comment allez-vous ? Que faites-vous aujourd'hui ? Nous n'avons plus beaucoup de nouvelles de vous en France...
Je vais bien merci. En ce moment, j'étudie le métier d'entraineur. Je passe mes diplômes pour en devenir un dans le futur. Je fais aussi partie de la direction du club de l'IFK Goteborg.
Vous resté donc dans le monde du football…
Oui, bien sûr. Je suis toujours dans le football. En plus, j'entraîne ma fille et mon fils. Bien sûr, c'est un autre niveau mais j'en prends du plaisir. Et je continue à suivre les matches. Les grands championnats, la Ligue des Champions et le championnat suédois.
Quels souvenirs gardez-vous de votre court passage en France ?
De très bons. J'y ai passé deux ans. La première fois j'étais sous contrat avec le FC Malines et j'ai été prêté à Lille. Et c'était un grand pas pour moi que de jouer dans ce championnat. Ça s'est plutôt bien passé avec Lille et c'est grâce à mes performances avec cette équipe que j'ai pu retrouver la sélection et disputer la Coupe du Monde en 1994. Et après, c'était Caen, et je garde donc de souvenirs assez plaisants globalement de mon passage en Ligue 1.
Votre séjour en France coïncide avec votre remarquable participation à la Coupe du Monde 1994. Ce tournoi aux Etats-Unis, est-ce la plus belle expérience de votre carrière ?
Oui. Enfin, le Mondial ce n'est qu'un mois, mais c'est sûr que c'est une grande expérience, avec beaucoup de moments marquants. Une compétition qui est très importante pour l'histoire de la Suède et aussi pour moi. Car j'ai pu m'illustrer durant ce tournoi et me faire connaitre. On est un petit pays et ce Mondial nous a mis en avant. Donc oui, c'était spécial, sur le plan personnel et aussi collectif.
Le trio Dahlin, Brohlin, Kennet Andersson était très soudé et très complice sur le terrain. Mais dans la vraie vie, êtes-vous restés proches ? Vous êtes toujours en contacts ?
Oui, tout à fait. Nous sommes encore en contact. Nous sommes toujours amis même. Particulièrement avec Tomas Brolin qui vit en Suède. Martin, lui, vit à Monaco. Je ne le vois pas souvent, mais on est en contacts oui.
À cette période, la Suède possédait une très belle génération. Malgré vos excellents résultats, n'y a-t-il pas un sentiment d'inachevé parce qu'il n'y a pas eu de conquête de trophée ?
C'est vrai qu'on était proches à chaque fois, en atteignant les demi-finales. C'était une très belle génération oui, et on aurait peut-être pu aller au bout. Mais, il faut être honnêtes ; ce qu'on a accompli c'était déjà énorme. On avait perdu contre l'Allemagne et le Brésil. On était bons, mais on n'était pas les meilleurs. Donc non, il n'y a pas de regrets. On a écrit l'histoire du football suédois. Et c'était déjà bien.
Que pensez-vous de la sélection de Suède actuelle ?
Je pense que c'est une autre bonne génération qui est en train de monter. Il y a un bon esprit d'équipe au sein de cette sélection. Et il y a aussi de très bons joueurs. Cela dit, je pense qu'il n'y a pas beaucoup d'attentes sur cette équipe. Mais, on ne sait jamais ce qui peut arriver en Coupe du Monde.
Aujourd'hui, le style du jeu de la Suède a un peu changé. C'est devenu plus italien. Prenez-vous malgré du tout du plaisir à regarder votre sélection ?
Ça va dans le sens de l'évolution du football. Peut-être que cette équipe dispose de moins d'espaces que nous, nous en avions. Même si elle peut aussi avoir la possession. Presque toutes les équipes aiment avoir le contrôle du ballon de nos jours. Cela étant, je ne suis pas vraiment sûr qu'il existe une grande différence entre l'époque d'avant et aujourd'hui. Vous devez avoir un bon équilibre. Il faut être dangereux devant, et je pense que cette équipe l'est, mais il faut construire de derrière. Il faut avoir de bases solides pour être compétitif. Je pense qu'ils sauront être prêts dans ce domaine pour les grands matches de la Coupe du Monde.
Seriez-vous d'accord si on vous dit que la Suède n'est pas aussi armée offensivement qu'avant ? Qu'elle manque d'attaquant de qualité ?
Je pense qu'on a toujours de bons attaquants, avec notamment Marcus Berg. Et des milieux offensifs de qualité à l'instar d'Emil Forsberg. Nous avons de bons joueurs. Mais, il ne faut pas que des attaquants pour avoir une bonne équipe. Tout part de derrière et il faut avoir une équipe bien structurée. Je pense que globalement on est au point. Peut-être qu'il y a besoin de progresser encore un peu au niveau de la finition.
Quelles sont les chances de cette sélection durant le prochain Mondial ? Jusqu'où peut-elle aller ?
Elle peut atteindre le deuxième tour. Il faut avoir conscience que la Coupe du Monde ce n'est qu'un nombre réduit de matches. Ce n'est pas une saison entière. Tu n'as pas besoin d'être performant sur une longue durée. Il n'y a que sept matches, si t'es en réussite. Je pense qu'ils peuvent bien faire, mais il faut que tout aille bien. Que tous les secteurs de jeu soient performants. Si c'est le cas, je pense qu'on peut très bien accéder aux huitièmes et pourquoi ne pas aller encore plus loin.
Pour aller loin dans une compétition comme le Mondial, est-ce que les qualités footballistiques et le talent suffisent ? Ou est-ce que l'atmosphère au sein du groupe et une bonne entente entre les joueurs est également nécessaire ?
Absolument. Ce n'est pas tout d'avoir une bonne équipe. Ce n'est pas tout d'avoir de bons joueurs. Il faut qu'il y ait aussi le bon état d'esprit. Et c'est même la chose la plus importante. Et je pense que la sélection suédoise actuelle possède justement cet avantage-là. C'est ce qui prime. C'est important de se présenter au Mondial avec la même équipe qui a brillé durant les qualifications, car il y a une dynamique. Et on a aussi un bon sélectionneur, en la personne Janne Andersson, qui sait préserver toute cette harmonie. Je ne me fais pas de souci par rapport à ça donc.
Que pensez-vous de l'Equipe de France ? La placez-vous parmi les favorites pour le titre mondial ?
Même si je ne la suis pas vraiment de près, il est évident que l'Equipe de France fait partie des meilleures. Vous pouvez changer tout le onze et mettre les remplaçants, ça sera toujours une équipe redoutable et favorite pour le titre. Cela dit, et j'en parlais avant, je ne sais pas quel est l'état d'esprit au sein de cette sélection. Il faut que le groupe vive bien et qu'il y ait un bon mélange entre les joueurs.
- 消息参考来源: FR_GOAL
- 严禁商业机构或公司转载,违者必究;球迷转载请注明来源“懂球帝”
- 懂球帝社区规范:抵制辱骂