RÉTRO - Le parcours du Maroc lors de la Coupe du monde 1998
Sophie 2018-06-15 16:14:02 评论
Le Maroc, qui retrouve la Coupe du monde, avait été cruellement éliminé dès la phase de poules lors de sa dernière participation.
En football peut-être plus qu'ailleurs, la fin ne dit pas tout. Il arrive, parfois, que l'émotion laisse une trace plus forte que le résultat. C'est un peu le sentiment général qui règne encore au Maroc quand on évoque la dernière participation des Lions de l'Atlas. C'était en 1998, en France, avant cet été inoubliable pour les Bleus d'Aimé Jacquet. Sur le point de faire son grand retour dans la compétition reine, le Maroc avait été éliminé lors de la phase de poules, Il y a vingt ans. On ne peut pas oublier le scénario, hitchcockien. Et encore moins le guide, l'immense Henri Michel, qui nous a quitté cette année. Magnéto.
10 juin 1998 - MAROC-NORVÈGE (2-2) - L'ENTRÉE EN SCÈNE
Placé dans le groupe A de cette Coupe du monde, le Maroc avait vu le Brésil disposer tranquillement de l'Ecosse pour le match d'ouverture de la compétition. C'était un temps où le pays-hôte n'ouvrait pas encore le bal. La Norvège sera le premier obstacle des Lions de l'Atlas, qui domineront ce premier combat dans quasiment tous les compartiments du jeu. Avec une possession supérieure à son adversaire (57,3%), l'équipe d'Henri Michel est récompensée par un but époustouflant de Mustapha Hadji. Un rush conclu par un crochet et une frappe limpide dans le petit filet qui fait exploser les siens (1-0, 39e).
Pour Goal, l'auteur n'a rien oublié. "Marquer un but tel que celui que j’ai marqué contre la Norvège, pour son pays, dans une Coupe du monde, c’est certainement… (Il réfléchit, ndlr) Je ne dirai pas le plus beau mais le souvenir le plus fort, oui. À ce moment-là, le Maroc est regardé par tout le monde. Par tous ceux qui aiment le football, par tous ceux qui aiment le sport". Reste qu'un but contre son camp de Youssef Chippo permet à la Norvège d'égaliser avant de rentrer au vestiaire (1-1, 45e). L'avant-centre Abdeljalil Hadda, très actif devant Hadji, permet aux Marocains de repasser devant à l'heure de jeu (2-1, 59e), mais la Norvège répond, encore, une petite minute plus tard grâce à un but de son défenseur central Dan Eggen (2-2, 60e). Le score ne bougera plus. Les deux équipes se calent derrière la Seleçao.
16 juin 1998 - BRESIL-MAROC (3-0) - RONALDO, LA FOUDRE
La seconde sortie des Lions de l'Atlas est beaucoup plus périlleuse. En face, le Brésil a l'allure d'un monstre. Même sans Romario, qui a déclaré forfait juste avant le coup d'envoi du tournoi, les Auriverde sont emmenés par le nouvel ouragan du football mondial, Ronaldo Luiz Nazario de Lima, connu sous le nom de Ronaldo. Autour de lui, le talentueux gaucher Rivaldo et le trapu Roberto Carlos réputé pour ses missiles. Le Maroc ne sombre pas pour autant dans cette partie, ses statistiques collectives le montrent - il tient presque autant le ballon que son adversaire. Mais ce sont les forces individuelles de la Seleçao qui vont faire la différence, à commencer par son numéro 9, Ballon d'Or à ce moment de l'histoire.
Dès la neuvième minute de jeu, "Il Fenomeno" Ronaldo débloque le match (1-0, 9e). "Jusqu’à aujourd’hui oui, c’est peut-être le meilleur de tous", estime Mustapha Hadji, encore admiratif de qualités foudroyantes du garçon. "Pour moi. Aujourd’hui c’est vrai qu’il y a Messi, (Cristiano) Ronaldo, mais pour avoir eu la chance de jouer contre ce génie du football… Ça restera le top". Le meneur de jeu brésilien Rivaldo double la mise au pire moment, juste avant la mi-temps, à la conclusion d'un beau mouvement (2-0, 45e). Après le repos, l'ancien compère de Romario, Bebeto, inscrit un troisième but pour la Seleçao (3-0, 50e), qui composte son ticket pour les huitièmes de finale. La Norvège et l'Ecosse se sont neutralisées dans l'autre match. Le troisième match a des allures de finale.
23 juin 1998 - MAROC-ECOSSE (3-0) - DE LA LIESSE AUX LARMES
Lorsqu'ils posent le pied sur la pelouse de Saint-Etienne, les hommes d'Henri Michel se voient maîtres de leur destin. Le Brésil était qualifié, certes, mais le Brésil reste le Brésil. Il ne pouvait pas lever le pied contre la Norvège... C'est pourtant ce qu'il s'est passé dans une confusion générale, au terme d'un succès arraché sur un penalty très controversé (2-1). Terrible pour les Lions de l'Atlas qui eux, font le match parfait. L'attaquant du Deportivo La Corogne Salaheddine Bassir marque en milieu de première période (1-0, 22e), avant de clore le festival marocain à six minutes de la fin (3-0, 84e). Entre temps, Hadda s'était offert son deuxième but du tournoi juste après la pause (2-0, 47e). En s'offrant le luxe de soigner sa différence de buts dans un match dominé dans les grandes largeurs (15 tirs au total), les coéquipiers de Mustapha Hadji se projettent déjà sur la suite. Avant de voir leur rêve leur filer entre les doigts.
"Quand vous revoyez après le match de l’Ecosse où on gagne 3-0 et qu’il ne reste plus qu’une trentaine de secondes à jouer dans l’autre match entre le Brésil contre la Norvège, nous on s’est regardés et on s’est dit : ‘ça y est, on passe le premier tour', témoigne l'ancien numéro 7. "Et en une fraction de seconde, on est passés de la joie à une tristesse énorme. Ces larmes-là, on les a partagées avec tous les Marocains. Ce sont des moments très difficiles à vivre, mais d’un autre côté on est restés positif parce qu’on a vraiment donné une image positive de notre pays, de notre football".
Comme pour rappeler son style, les chiffres de la sélection marocaine parlent. Durant cette phase de poules, l'équipe d'Henri Michel s'est montrée plus habile que le Brésil dans l'art du dribble, par exemple - (47,6% contre 46,7% pour la Seleçao). Sur ses trois matches, elle a presque frappé autant au but que les Auriverde, aussi (39 tirs contre 42). C'est certainement parce qu'elle aurait mérité une autre issue que ce parcours abrégé est resté une épopée.
Et cette équipe portait la signature d'Henri Michel, aussi. Cela veut dire beaucoup. Son charisme et sa bienveillance seront éternels. "Comme je l’ai très souvent dit, ça a été un papa pour nous. C’est vraiment quelqu’un qui a déclenché pratiquement toute l’épopée de 1998. Cette équipe-là s’est souvent appuyée sur Henri. Il a été à la fois un grand frère, un papa, une source de motivation pour notre carrière. On avait vraiment un lien de famille avec Henri", rappelle Mustapha Hadji, avant de conclure. "L’épopée 1998 aujourd’hui, tout Marocain s’en rappelle parce que ça a été très positif. Les supporters marocains sont très joueurs, très fair-play. Ils nous l’ont rendu après nos carrières et ils nous le rendent toujours".
- 消息参考来源: FR_GOAL
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