Coupe du Monde - La victoire de l'Angleterre en 1966 est-elle imméritée ?
Sophie 2018-06-09 03:23:03 评论
Les circonstances dans lesquelles les Three Lions ont remporté le tournoi font de cette édition 1966 la plus controversée de toutes.
Un pays hôte qui met toutes les chances de son côté
Michel Platini a récemment fait grand bruit en France avec des déclarations laissant penser que la France avait arrangé en sa faveur le tirage au sort de la Coupe du Monde 1998, mais l’ancien meneur des Bleus ferait sans doute figure d’amateur outre-Manche. L’Angleterre a disputé 6 matches lors de la Coupe du Monde 1966, tous à Wembley. Rien d’anormal à ce que le pays hôte mette toutes les chances de son côté, mais il est de coutume d’essayer de le faire un peu plus discrètement. Depuis 1966 en tout cas, aucun pays hôte n’a disputé plus de 80% de ses matches dans le même stade, la Corée du Sud poussant même jusqu’à évoluer dans 6 stades différents en 7 matches en 2002 ! Les magouilleurs français se situent eux dans la moyenne avec 4 stades visités en 7 rencontres.
Si jouer toujours dans le même stade ne permet pas automatiquement de remporter la Coupe du Monde, garder ses repères, son public, et se dispenser d’une fatigue liée au voyage à répétitions, aide à avancer dans la compétition. L’Angleterre avait, en tant que pays hôte, la possibilité de bénéficier de ces avantages. Elle l’a fait dans des proportions qui n’ont rien d’illégal, mais qui mettent à mal le légendaire fairplay britannique.
Des conditions avantageuses pour les Three Lions qui ont trouvé un écho sur les terrains où les polémiques liées à l’arbitrage furent nombreuses. Si les Argentins parlent encore de leur élimination en quart de finale comme du "robo del siglo" (hold-up du siècle) en raison de l’expulsion de leur capitaine tôt dans la rencontre et d’un but victorieux entaché d’une possible position de hors-jeu, c’est bien en finale qu’a eu lieu la plus célèbre controverse lié à l’arbitrage de l’histoire du football. 100e minute de jeu, 2-2 dans la prolongation quand un centre d’Alan Ball arrive de la droite sur Geoff Hurst. L’avant-centre contrôle parfaitement le ballon, pivote et arme une frappe qui vient heurter de plein fouet la barre transversale avant de rebondir au sol. Derrière la ligne ? Sur la ligne ? Difficile à dire, mais l’arbitre doit trancher. Gottfried Dienst consulte son assistant, Tofik Bahkramov. Ce dernier est catégorique, but pour l’Angleterre.
Plus de 50 ans plus tard, tout a été dit sur ce but. Des étudiants en biomécanique de l’université d’Oxford se sont penchés sur le problème et ils sont formels, le ballon n’est pas entré. Quelques années plus tard, EA Sports mène à son tour une étude et est formel : le ballon est entré. On ne le saura jamais vraiment, et c’est bien ça qui fait la légende de ce but. Mais plutôt que d’essayer de savoir à tout prix si le but était valable, est-il justifié ? En d’autres termes, l’Angleterre méritait-elle son titre de champion du monde ?
Une phase de poules solide
Les Three Lions entament leur Coupe du Monde par un match compliqué face à l’Uruguay, au cours duquel ils ne parviennent pas à trouver la faille (0-0). Dominée au nombre de tirs (13 à 14) et à la possession (48.9%), la Perfide Albion sauve l’essentiel en s’appuyant sur une défense intraitable.
5 jours plus tard pour leur 2e match de poule, les Anglais n’ont déjà plus le choix. Et c’est le Mexique qui en fait les frais. Cette fois, le tableau statistique est sans appel. Victoire 2-0, 34 tirs à 7, aucun tir cadré subi, le pays hôte est entré dans son Mondial.
Reste à confirmer face aux Bleus, pour le dernier match de poules. Le match est animé et riche en tirs, mais les Français manquent de réalisme et s’inclinent. Ils permettent ainsi à l’Angleterre de boucler la phase de poule sans encaisser le moindre but, une performance qui n’a rien d’inédite (accomplie à 20 reprises dans l’histoire de la Coupe du Monde) mais qui propulse les hommes d’Alf Ramsey en tête de leur groupe.
Les stats des Anglais par rapport aux autres champions du monde depuis 1966 :
Des matches à élimination directe houleux
C’est l’heure du redouté quart de finale face à l’Argentine. Les données sont faussées par l’expulsion précoce du capitaine argentin Rattin mais elles montrent une Angleterre qui, encore une fois a décidé de laisser la possession à l’adversaire, mais l’utilise mieux avec un nombre de tirs plus élevé et une défense encore intraitable, ne concédant qu’un seul tir cadré. "Robo del siglo" ou non, les Anglais sont en demi-finale de la Coupe du Monde.
Place au Portugal d’Eusebio pour la 1ère demi-finale de l’histoire de l’équipe d’Angleterre en Coupe du Monde. La star portugaise est le 1er joueur à marquer contre les Anglais dans cette Coupe du Monde, sur un penalty à la 82e minute, mais c’est trop tard. Un doublé de Charlton un peu plus tôt dans la rencontre envoie l’Angleterre en finale au terme d’un match où elle aura souffert (25 tirs subis) mais aura pu compter sur un grand Gordon Banks.
30 juillet 1966, presque 100 000 personnes sont à Wembley pour voir l’Angleterre et l’Allemagne en découdre. On connaît déjà la fin de l’histoire et le sacre anglais 4-2 au bout de la prolongation, on découvre à travers les statistiques une orgie de tirs (77, total le plus élevé sur un match de Coupe du Monde depuis 1966) et un Gordon Banks stratosphérique, auteur de 8 arrêts (2e meilleur total sur une finale depuis 1966 derrière Pagliuca en 1994 - 10).
L’Angleterre boucle ainsi son Mondial en ayant laissé la possession à son adversaire lors de chacun de ses 6 matches. Un parcours chaotique plein d’embûches avec des matches maitrisés, d’autres où il a fallu compter sur des circonstances favorables ou un grand gardien.
Tout au long de la Coupe du Monde l’Angleterre s’est basée sur une défense solide, la meilleure de la compétition. Son attaque assurant l’essentiel dans un style très anglais, en laissant la possession à l’adversaire (3e plus faible possession de la compétition), les Anglais ont réussi à se hisser jusqu’au bout. Un parcours de champion du monde, en somme. Et si après tout, le scandale du siècle n’en était pas un ?
L'Angleterre en 1966 et son classement parmi les 13 champions du Monde depuis 1966.
- 消息参考来源: FR_GOAL
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