Le jour où Juninho a marqué un but d'anthologie face au Barça

La dernière confrontation entre l'OL et le Barça (2009) a été le théâtre d'une merveille de coup franc de la part de Juninho. Son dernier but avec les Gones en Ligue des champions. Petit flash-back.

Il a laissé un formidable souvenir derrière lui, notamment par la qualité de ses coups francs. Sûrement l'un des meilleurs tireurs de l'histoire du football. Juninho a quasiment inventé une manière de frapper le ballon, d'une surface particulière à mi-chemin entre le plat et le cou-de-pied. Les trajectoires flottantes de ses tirs sont devenues cultes pour le public, un cauchemar pour les gardiens. S'il a inscrit le nombre impressionnant de 44 buts sur coup franc pour l'OL, certains ont marqué la mémoire plus que d'autres. Tout le monde se souvient par exemple de l'image d'un Oliver Khan complètement désarçonné s'ecrasant sur son poteau gauche à la suite du coup de boutoir du maître artificier. Ou encore de cette lucarne soudaine face au Werder Brême à près de 40 mètres. Mais s'il fallait n'en retenir qu'un, ce serait sans aucun doute celui marqué contre le FC Barcelone. Parce qu'en face, c'était le Barça. Parce que c'était le premier but de la confrontation. Parce l'OL avait joué avec un horrible maillot jaune flashy. Et surtout, parce que personne ne s'y attendait.

«Il devait centrer fort au premier poteau»

24 février 2009, dans un stade Gerland des grands soirs, le Lyon de Claude Puel accueille le Barça en huitième de finale aller de Ligue des champions. En face, une armada composée de Messi, Xavi, Eto'o, Henry, Xavi ou Puyol, pour ne citer qu'eux. Le tout entraîné par Pep Guardiola. Autant dire un monument. Les Lyonnais ne sont plus tout à fait l'équipe qui faisait peur à l'Europe entière au cœur de la décennie. La fin de cycle pointe le bout de son nez. Mais l'orgueil du champion plane à Gerland. On joue la sixième minute quand l'arbitre allemand, Monsieur Stark, siffle une faute de Yaya Touré sur Ederson. Le coup franc est très excentré sur la gauche à trois mètres de la ligne de touche et à dix mètres de la sortie du but. Comme d'habitude, Juninho s'en charge. Évidemment, chacun s'attend à ce que le Brésilien cherche à trouver la tête d'un partenaire dans la surface de réparation. «À l'entrainement, on avait l'habitude de travailler ce genre de situation. Il devait tirer fort au premier poteau pour que l'un de nous coupe la trajectoire», se souvient Cris, titulaire ce soir-là.

Sauf que le plan ne se déroule pas comme prévu. Le génie a cette faculté de sortir du cadre établi pour imaginer son propre scénario. Juninho décide d'armer une frappe surpuissante dont la trajectoire rappelle celle d'un ballon de plage. Le cuir tourbillonne dans les airs avant de finir dans les filets d'un Victor Valdés totalement désorienté sur le coup. Admiratif, Pep Guardiola déclarera en conférence de presse : «Le but était incroyable. Je crois qu'avec sept gardiens sur la ligne, ça rentrait quand même». Ce but de Juninho ne servira à rien d'un point de vue comptable puisque le Barça a égalisé (1-1) puis s'est imposé (5-2) au match retour. Mais le quarante-troisième coup franc direct du milieu de terrain avec Lyon est resté éternellement dans les cœurs. En Ligue des champions, c'était le dernier tour de magie du Brésilien.